L’après

Comment sortir du confinement. Devons-nous même en sortir? J’entends parler de révolutions en chaussons, et ça me plait beaucoup, on me parle de peurs, de problèmes, de questions… quoi qu’il arrive, il y a un avant et un après. J’ai décrit le confinement comme un cocon dans lequel chacun pourra se transformer pour devenir encore meilleur, et donc faire de notre monde un monde meilleur. Mais comment prendre son envol?

L’après, c’est aujourd’hui. Il n’y a que deux jours dans l’année où on ne peut rien faire, c’est hier et demain. Préparer l’après revient donc à transformer notre présent de façon à bien choisir notre destination, notre chemin, notre posture.

Il n’est donc pas question de rester dans le problème et d’y emménager mais on peut s’en servir pour évoluer. En permaculture, on dit que la solution est contenue dans le problème. Lors d’un accouchement, il arrive souvent que la douleur oblige la mère à se contorsionner pour lui faire prendre la bonne position. Les inconforts d’aujourd’hui nous mènent donc aussi à la plénitude de demain.

Il va donc de soi qu’il ne s’agit plus de subir la situation mais simplement de la vivre, quelle qu’elle soit, et d’y trouver l’élan qui vous sortira du tourbillon pour ne plus faire de sur place en vous noyant, mais vous faire descendre la rivière, surmonter la branche, le rocher qui vous bloque toujours dans le but d’avancer.

Un cœur léger

Et on avance mieux avec le coeur léger, et pour lui donner des ailes il s’agit de s’aimer. S’aimer soi inconditionnellement, s’accepter tel(le) qu’on est, recycler ce qui moisit et cultiver ce qui va porter ses fruits. Une fois qu’on s’aime, on peut semer ; une fois l’intérieur guéri, on peut se tourner vers l’extérieur. Et pour avoir le cœur léger il faut le libérer des poids qui lui pèsent, savoir par-donner, donner au-delà de nos limitations, quand c’est nécessaire, et quand tout va bien, il s’agit de donner.

Je suis sincèrement convaincue que nous ne sommes pas là pour capitaliser nos bons sentiments, notre joie, nos éclats de rire et en tirer des profits égoïstes. Nous sommes là pour les multiplier, les valoriser, les distribuer. Observez la nature, elle le fait si bien. Toute énergie emmagasinée en quantité suffisante portera ses fruits, et ce, non pas pour se reproduire et conquérir comme le pensent certains hommes de sciences, mais pour obéir à la loi toute naturelle de l’abondance enseignée partout autour de vous dans chaque brin d’herbe, fleur ou arbre. Un arbre fournit de l’ombre, du pollen pour les insectes, un abri pour les oiseaux, des fruits pour les humains, animaux, insectes, des feuilles mortes pour l’humus, de l’oxygène, de l’eau purifiée par évaporation, il stabilise le sol avec ses racines…

Et vous, vous faites quoi ?

Les yeux ouverts

Après le coeur, on va s’occuper des yeux, vous savez nos fenêtres de l’âme. Il s’agit de choisir bien soigneusement la direction dans laquelle regarder. De même, ici, le passé et le futur ne sont pas les bonnes destinations. Regardons en face notre situation, avec douceur et bienveillance. Sachons y trouver des ressources pour avancer. Un rondin de bois et une planche peuvent tout aussi bien constituer un obstacle qu’un tremplin, à vous de choisir quel regard vous allez y porter.

Si partout où se pose votre regard vous ne voyez que des dangers, des interdits, des problèmes, vous vivrez dans un monde sinistre. Si au lieu de vous attarder sur les obstacles vous contemplez les opportunités que vous offre la vie, vous y verrez un parcours de santé, un tremplin pour avancer, une piste pour vous lancer, et.

À l’écoute

Enfin, écoutez. Écoutez votre bon sens, qu’il vienne du cœur ou de l’âme, votre instinct ne vous trompera pas. La vie est une expérience formidable dont le but n’est pas le fameux trio métro-boulot-dodo. Sortez de votre boite comme le décrit si bien Pierre Rabhi, écoutez le murmure ou le cri de votre nature véritable au fond de vous qui ne demande qu’à s’exprimer et vous mener sur le chemin de l’épanouissement. N’ayez pas peur de vous épanouir, il n’y a rien d’égoïste à cela. Tout le monde veut une mère, un patron, un ami, une grand-mère épanoui(e) !

Vous pourrez mieux remplir votre fonction dans l’écosystème dont vous faites partie si vous écoutez avec votre coeur la musique de la vie qui vous entoure. Comment puis-je être heureux/se ? Comment puis-je être utile ? Si tout le monde usait de ces simples conseils, nous pourrions tous ensemble jouer une douce symphonie où chacun a trouvé son la et apte à s’accorder à la musique de l’univers.

Ayez le coeur léger, ouvrez les yeux et écoutez la vie. Voici mes conseils pour sortir du confinement. Si vous voulez changer le monde, changez-vous en premier. Un monde de personnes bien dans leur peau, bien dans leur être laisse naturellement place au bon sens, à toutes les échelles de l’existence.